L'évolution des métiers et compétences

Le Jeudi 7 février 2019

La transition écologique et énergétique est porteuse d’enjeux essentiels en termes de développement économique, de compétitivité mais également d’emploi. Il s’agit d’anticiper dès aujourd’hui ses impacts sur les métiers, les besoins en recrutement, les formations initiales et tout au long de la vie.

La mobilisation en faveur des métiers de la transition écologique et énergétique vise à adapter le marché de l’emploi et les services de la formation et de l’orientation aux perspectives de la croissance verte et repose sur une approche holistique. Favoriser les évolutions technologiques, soutenir les changements nécessaires de l’économie, engager la société civile à se mobiliser, tous ces efforts ne pourront aboutir que si les métiers évoluent et que les actifs disposent des compétences nécessaires.L’adaptation des métiers et de la formation conditionne la réussite de la transition écologique et énergétique. Les pouvoirs publics doivent être les initiateurs des processus et stratégies d’accompagnement de ces transitions qui vont toucher tous les métiers, au-delà même de ceux liés aux éco-activités (protection de l’environnement, gestion des ressources naturelles…).

Le « rendez-vous des métiers de l’économie verte » qui s’est tenu le 25 avril 2017 en est une illustration participative. Cet évènement a permis de mettre en lumière les impacts forts de la transition écologique et énergétique sur les métiers et les compétences de la filière énergie à travers une démarche participative et une table ronde avec des témoignages, créant une dynamique d’échanges très appréciée par les participants, professionnels et experts du domaine.

    Une évolution indispensable

    Le changement climatique impose de promouvoir une évolution des modes de production et de consommation pour les rendre compatibles avec la préservation des ressources de la planète. A condition d’être conduite avec clarté et détermination, cette transition peut être une chance et le socle d’un projet économique, social et environnemental solide.

    Cette démarche doit être prospective et prendre en compte un certain nombre de facteurs liés à la maturité des technologies et des marchés. La transition écologique peut faire émerger de nouveaux marchés, mais elle est également susceptible de modifier radicalement les modèles économiques de l’industrie, des activités de service et de l’agriculture. Elle requiert et requerra plus encore des compétences spécifiques.

    L’emploi et la formation ne sont pas une simple conséquence ou une simple variable d’ajustement de transition écologique, ils en conditionnent la réussite. Il est donc nécessaire d’envisager comme partie intégrante des stratégies de développement conduites par les autorités publiques et les acteurs économiques, sociaux et environnementaux, l’enrichissement en compétences et en qualifications des actifs et les transitions professionnelles de ceux qui sont touchés par les évolutions des secteurs économiques.

    Des métiers verts ou verdissants

    La plupart des analyses convergent pour dire que cette transition ne va pas majoritairement créer de nouveaux métiers mais contribue surtout à faire évoluer les métiers existants. 

    Ces métiers en évolution sont souvent qualifiés de verts ou verdissants. L’observatoire national des emplois et métiers de l’économie verte a définit les métiers verts comme des métiers existants ou nouveaux, dont la finalité et les compétences mises en œuvre contribuent à mesurer, prévenir, maîtriser, corriger les impacts négatifs et les dommages sur l’environnement. Les métiers verdissants sont les métiers dont la finalité n’est pas environnementale, mais qui intègrent de nouvelles briques de compétences pour prendre en compte de façon significative et quantifiable la dimension environnementale dans le geste métier.

    A terme, ce sont tous les métiers qui vont évoluer, du fait de la diffusion d’éco-technologies, d’éco-produits, de l’apparition de nouvelles façons de produire (moins de ressources naturelles, davantage de recyclage), de construire (bâtiments produisant leur propre énergie), de travailler (éco-gestes) et de gérer l’entreprise dans son environnement.

    Une mobilisation globale

    Pour réussir l’adaptation des compétences et des formations, la mobilisation doit s’opérer sur l'ensemble des niveaux d’actions à disposition des pouvoirs publics et des acteurs économiques. Elle doit permettre d’assurer une stratégie cohérente et dynamique d'analyse, de diffusion des connaissances et d’appropriation des outils par l’ensemble des acteurs. Le ministère pilote cette mobilisation.

    Il s’agit d’envisager comme partie intégrante des stratégies de développement l’enrichissement en compétences et en qualifications des actifs et la sécurisation des transitions professionnelles

    Mobiliser les outils législatifs et réglementaires

    Les premiers instruments des pouvoirs publics pour susciter cette mobilisation sont d’ordre législatifs et réglementaires, et conduisent dans certains cas à la mise en place d'outils participatifs à destination des représentants des secteurs professionnels et des acteurs du domaine de l'emploi et de la formation.

    La loi du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte engage  l'État, les régions et les partenaires sociaux à veiller à la prise en compte des besoins d'évolution en matière d'emploi et de compétences sur les territoires et dans les secteurs professionnels au regard de la transition écologique et énergétique et des orientations fixées par la programmation pluriannuelle de l'énergie.

    Mobiliser les outils politiques

    Le Gouvernement a réuni les représentants de la société afin de définir une feuille de route de la transition écologique qui définit les grands objectifs politiques et permet de cadrer l’action des pouvoirs publics.

    En septembre 2013, la table ronde sur emploi, formation et transition écologique a permis aux parties prenantes d’échanger et de bâtir une vision commune sur les questions d’adaptation des emplois et des métiers.

    La conférence environnementale de 2014 a élargi cette ambition en initiant l’organisation de la table ronde sur le plan de mobilisation pour l’emploi, la croissance verte et la formation, lors de la conférence sociale pour l’emploi.

    Cette table ronde a mis en évidence les attentes des partenaires sociaux dans le domaine de l’information, de la place des questions environnementales au sein des instances représentatives du personnel, ainsi que la nécessité de définir les grandes orientations nationales dans le cadre d’instances du dialogue social, tout en insistant sur l’importance de la territorialisation.

    Par ailleurs, le ministère pilote le plan national de mobilisation pour les emplois et les métiers de l'économie verte.

    Concevoir la politique territoriale comme un vecteur essentiel de la mobilisation

    Il est essentiel que les acteurs des territoires soient en mesure de s’approprier les stratégies nationales et de les adapter à la réalité locale. C’est particulièrement vrai lorsqu’il s’agit d’assurer de l'adaptation des compétences des actifs, qu'ils soient salariés, demandeurs d'emploi ou travailleurs indépendants.

    Par ailleurs, il est nécessaire de s’accorder sur un repérage des besoins dans le temps et dans les territoires puisque :

    • Certains besoins seront à très court terme, quand d’autres se situent dans un horizon de temps longs.
    • Il faut distinguer les lieux opérationnels (local et régional, par exemple pour l’acceptabilité des mobilités et les dynamiques coopératives entre entreprises) et les lieux de coordination.
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